Depuis quelques années, une peur circule : celle du piratage de badges RFID. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des “hackers” capables de cloner des badges avec un simple boîtier. Dans ce contexte de hausse de cyberattaques, le doute s’installe : les badges d’accès sont-ils si faciles à copier ? Entre rumeur urbaine et menace technologique réelle, il est temps de faire le point. Peut-on réellement “hacker” un badge RFID ? Et surtout, comment s’en protéger ? L’Univers du Badge décrypte le vrai du faux.
EN BREF
- Le mythe : on peut “pirater un badge RFID” en quelques secondes avec un simple gadget comme le Flipper Zero.
- La réalité : seuls les anciens badges 125 kHz ou MIFARE Classic non chiffrés sont vulnérables.
- Les badges modernes (MIFARE DESFire EV2/EV3, HID SEOS) utilisent un chiffrement AES et une authentification mutuelle rendant le clonage quasi impossible.
- Le vrai risque, c’est l’humain : badge prêté, perdu, ou systèmes mal configurés.
- Les bonnes pratiques : utiliser des étuis anti-RFID, mettre à jour les lecteurs, auditer les accès, migrer vers des technologies récentes.
- Et demain ? L’IA et FIDO2 renforcent la sécurité, mais le badge physique reste le pilier du contrôle d’accès professionnel.
Comment fonctionne réellement un badge RFID ?
Avant toute chose, il faut comprendre comment fonctionne un badge.
Un badge RFID repose sur un principe simple : une puce électronique contenant un identifiant unique et une antenne intégrée, interagit avec un lecteur via des ondes radio.
Lorsque le badge est approché du lecteur, celui-ci émet un champ électromagnétique qui alimente la puce et permet l’échange d’informations sans contact.
Notons qu’il existe différentes fréquences (c’est important pour comprendre la suite) :
- Basse fréquence (125 kHz) : utilisée dans les anciens systèmes, mais peu sécurisée.
- Haute fréquence (13,56 MHz) : standard actuel, compatible avec les protocoles MIFARE ou HID.
- NFC (Near Field Communication) : une extension de la RFID haute fréquence (utilisée notamment dans les smartphones).
Enfin, rappelons que les badges RFID sont omniprésents : dans les entreprises pour le contrôle d’accès, les hôtels pour les chambres, les universités, hôpitaux, parkings, et même les transports publics et bientôt dans les villes.
Le badge est partout autour de nous ! Alors peut-on le pirater si facilement ?
Que signifie “hacker un badge RFID” ?
Il existe plusieurs techniques pour hacker un badge RFID (vous allez voir, on est loin du film d’espion) :
- Le clonage : copier les données du badge sur un autre support.
- L’interception : capter le signal entre le badge et le lecteur.
- La duplication : reproduire la puce via des outils dédiés.
Des appareils comme le Flipper Zero peuvent effectivement lire certains badges… à condition qu’ils soient basés sur de vieilles générations non chiffrées.

Dans les environnements modernes, bien configurés, ces attaques sont extrêmement rares. Les systèmes actuels utilisent des protocoles de chiffrement et d’authentification qui rendent le piratage quasi impossible sans accès physique prolongé.
Mythe vs Réalité : jusqu’où le risque est-il réel ?
Il faut distinguer le risque perçu du risque réel.
Oui, des badges anciens peuvent être clonés avec du matériel bon marché. Mais ces modèles sont en voie de disparition.
Les badges récents (MIFARE DESFire EV2/EV3, HID SEOS) reposent sur des technologies chiffrées et des protocoles d’authentification mutuelle. Résultat, la copie brute des données devient impossible.
Selon l’ANSSI, la majorité des incidents recensés sur les systèmes RFID ne proviennent pas du badge lui-même, mais d’une mauvaise configuration du lecteur ou du réseau.
En d’autres termes : un badge moderne ne se pirate pas si facilement. Et pour cause, les fabricants ont prévu plusieurs couches de sécurité.
Comment les fabricants sécurisent les badges RFID modernes ?
Les fabricants ont fortement renforcé la sécurité :
- Chiffrement AES 128 bits des échanges badge/lecteur.
- Authentification mutuelle : le badge et le lecteur doivent se reconnaître avant tout échange.
- Protection anti-copie et anti-rejeu.
- Protocoles sécurisés comme MIFARE DESFire EV3, HID SEOS ou LEGIC Advant.
Pour les environnements critiques, on observe aussi :
- la double authentification (badge + code PIN ou biométrie),
- une gestion centralisée des droits d’accès,
- et un audit en temps réel des événements de contrôle d’accès.
Les infrastructures de sécurité, bien configurées, forment une barrière multiple : même un badge compromis isolément n’ouvre aucune porte sans validation système.
Se protéger du piratage RFID au quotidien
Même si le risque reste faible, quelques réflexes simples renforcent la sécurité :
Pour les utilisateurs :
- Utiliser un étui ou porte-carte anti-RFID (blocage du signal).
- Ne jamais prêter son badge, ni le laisser exposé en public.
- Signaler immédiatement toute perte ou vol.
Rappelez-vous le premier facteur de piratage est l’erreur humaine.
Pour les entreprises :
- Bannir les anciennes technologies 125 kHz, vous êtes encore trop nombreux à l’utiliser !
- Migrer vers des badges chiffrés MIFARE DESFire EV2/EV3 (parlez-en à un expert comme Elliaden).
- Mettre à jour régulièrement les firmwares des lecteurs.
- Effectuer un audit de sécurité annuel.
Les porte-cartes blindés, les protocoles de chiffrement modernes et la gestion fine des habilitations rendent le piratage presque théorique.
Le futur des badges face aux cybermenaces
L’avenir du badge RFID ne se résume pas à la résistance au piratage. Il s’enrichit :
- L’intelligence artificielle détecte déjà les anomalies d’accès (tentatives répétées, horaires suspects).
- L’hybridation technologique (mobile access, FIDO2, biométrie) renforce la sécurité.
- Les badges intelligents deviennent de véritables identités numériques portables.
Lisez notre article sur les badges FIDO2.
Et pourtant, malgré ces évolutions, le badge physique conserve un rôle irremplaçable. C’est ce que rappellent les experts comme ELLIADEN :
« Le badge reste le socle de toute stratégie de contrôle d’accès, même dans un monde numérique ».
Conclusion
Alors oui, pirater un badge RFID est techniquement possible. Mais en pratique, les badges modernes sont hautement sécurisés et les cas de piratage réussis sont extrêmement rares.
Le vrai danger vient moins du badge lui-même que de la négligence humaine ou d’une mauvaise configuration du système d’accès.
La sécurité ne repose pas sur la peur, mais sur la connaissance, la prévention et la fiabilité des solutions.